Le rôle clé des autorités locales en matière de lutte contre la toxicomanieLe trafic et la consommation de drogues légales et illégales affectent la sécurité urbaine et la cohésion au niveau local. Les autorités locales et régionales sont en première ligne pour faire face à ce problème mais ne bénéficient pas des moyens et des meilleures conditions possibles pour le faire. La coopération avec les gouvernements nationaux et européen est trop souvent insuffisante. Les législations nationales limitent leurs options. Les autorités locales doivent être associées à l’élaboration des politiques en matière de toxicomanie.
L’Efus réaffirme le rôle clé des autorités locales pour développer des contre-stratégies et les encourage à réaliser les ambitions exprimées par l’Union européenne dans la Stratégie antidrogue 2013-2020 et dans le Plan antidrogue 2017-2020.
Des partenariats pluridisciplinaires locaux et régionaux pour réduire les risques
Les autorités locales sont dans une position privilégiée pour coordonner et diriger la coproduction de politiques. Les politiques en matière de drogues doivent combiner les approches sur la sécurité et la santé publique. Les départements et services municipaux intervenant dans ces domaines doivent coopérer étroitement. Un large éventail d’acteurs locaux doivent être impliqués (justice, forces de polices, organisations de la société civile, services de santé et secteur éducatif). Il faut également réduire les risques de façon pragmatique : en prenant en compte des besoins spécifiques de chaque territoire, en cherchant la participation active des habitants, et en protégeant les droits fondamentaux de tous les groupes et individus concernés.
Les salles de consommation à moindre risque (SCMR) comme outil pour améliorer la sécurité urbaine
Pour l’Efus, les SCMR se sont avérées être des outils efficaces pour améliorer la santé et la sécurité publique au niveau local pour de nombreuses collectivités membres de l’Efus et au-delà. Elles contribuent à prévenir les décès liés aux drogues, les transmissions de virus tels que le VIH et l’hépatite C et réduisent les nuisances publiques. Elles agissent également comme point d’entrée vers des services médicaux et sociaux pour des populations en situation d’extrême marginalisation. Elles n’encouragent pas l’usage de drogues. Il ne faut pas s’enfermer dans des débats idéologiques sur ce sujet mais mener une évaluation exhaustive des besoins locaux et des conditions de succès, de même que des évaluations scientifiques des modes opératoires et des impacts.
Les autorités locales ont un rôle clé pour accompagner la gestion des SCMR et leur acceptation par les habitants mais doivent, pour cela, être soutenues et accompagnées sur les modalités d’évaluation et de gestion d’une SCMR et sur l’évaluation de son impact. Les législations nationales devraient être adaptées pour permettre aux autorités locales d’élaborer une stratégie qui corresponde au contexte et aux besoins de leurs territoires.